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03 décembre 2015

COP21 : Faire le choix d’un bâti efficace a un prix

Au Québec, la norme veut qu’un contrat soit attribué au plus bas soumissionnaire. Tant que les bâtiments seront construits selon ce modèle contractuel, on ne peut espérer que le bâti – actuellement responsable du tiers des émissions de GES à l’échelle mondiale – soit plus efficace. La raison? L’efficacité énergétique a un certain coût, mais elle est rentable. Et ceux qui en font le choix se positionnent comme acteurs d’un monde meilleur d’un point de vue économique et environnemental.

L’impact environnemental des bâtiments et la nécessité de les concevoir dans une perspective pro-environnementale sont d’ailleurs des questions qui occuperont une place de choix à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP21), qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre 2015.

L’adage «ne pas jeter l’argent par les fenêtres» explique bien la popularité de l’attribution de contrat au plus bas soumissionnaire. Mais c’est connu, ce modèle a de trop nombreux désavantages qu’il est devenu inutile de lister, mais qui pourraient se résumer ainsi : une combinaison de travail bâclé, de pratiques risquées, sans vision à long terme, le tout sur fond de surcoûts «surprises».

Si l’on adopte une vision environnementale du bâti, la règle du plus bas soumissionnaire tombe. L’efficacité énergétique, ça se paye. «Le prix de construction ne devrait plus être le critère numéro un!», affirme André Rochette, président d’Ecosystem.

Depuis plus de 20 ans, Ecosystem améliore l’efficacité énergétique des bâtiments. «Il y a un potentiel d’amélioration de 30 à 50 % dans tous les bâtiments qu’on voit», explique-t-il. Et qui dit plus efficace, dit moins cher à exploiter et plus respectueux de l’environnement. Si l’amélioration engendre d’aussi bons résultats, pourquoi, dès lors, ne pas miser sur des constructions pensées dans cette optique? «Quand les bâtiments sont bien conçus, ils sont très confortables et consomment moins», souligne André Rochette. À la construction, ce n’est pas l’option la moins chère, mais «si c’est rentable, pourquoi ne pas le faire?», questionne-t-il.

Le prix le plus bas est celui qui nous coûtera le plus

André Rochette
André Rochette, président d’Ecosystem

«Ne pas jeter l’argent par les fenêtres»… l’expression justifiait la norme du plus bas soumissionnaire, mais si on paye moins pour avoir des fenêtres peu performantes, l’argent que l’on dépense en chauffage et en climatisation est littéralement jeté par les fenêtres. Quel est le coût de ce gaspillage sur la facture énergétique du bâtiment, à long terme? Et quel est le coût, pour la collectivité et pour la planète, des émissions de GES qu’une telle surconsommation engendre? Si l’exemple apparait simpliste, il n’en est pas moins représentatif. Le prix le plus bas est celui qui nous coutera le plus, à terme, à l’échelle mondiale.

Les stratégies d’efficacité énergétique sont nombreuses. Cela peut passer par la géothermie, la récupération de chaleur, la modernisation des équipements, etc. Mais ce qui fera une réelle différence, c’est le modèle contractuel : lier la rémunération des entrepreneurs à la performance des projets qu’ils réalisent. Cela pousse au dépassement et à l’innovation, le tout au bénéfice du client. Les cibles sont donc les mêmes pour les deux parties, qui collaborent dans le meilleur esprit pour générer le plus grand bénéfice mutuel… et collectif. Chez Ecosystem, ça fonctionne comme ça depuis toujours et les résultats sont éloquents : 196 M$ d’économies cumulées (c’est rentable!) et 362 000 tonnes d’émissions de GES évitées (c’est bon pour l’environnement!). Et tout ça, à long terme, confère une grande valeur aux bâtiments!

Contraindre, pour mieux valoriser

Le prix payé pour la construction d’un bâtiment est une chose. «Mais il faut aussi valoriser les efforts déployés pour diminuer l’impact environnemental des bâtiments», mentionne André Rochette. La valorisation passe par la fierté de faire sa part aux efforts environnementaux globaux. Mais c’est l’argent qui guide la vertu ! «Si l’environnement est important, il faut qu’il y ait des règles pour le préserver», indique-t-il. En ce sens, une législation forte et des conséquences financières à la surconsommation s’imposent. Au Québec, la taxe sur le carbone est un bon exemple.

«C’est une très bonne chose que l’on discute du bâti et de ses impacts environnementaux à la COP21, dit André Rochette, mais tant qu’il n’y aura pas de contraintes législatives ou économiques, on ne fera qu’en parler», prévient-il, laissant entendre qu’il est temps d’agir.

Une planète saine qui fait tourner la planète économique

Le bâti est un des champs d’action à considérer pour limiter les effets du réchauffement climatique. «C’est une petite fenêtre, mais qui est extrêmement rentable, dit le président d’Ecosystem. Nos projets créent de l’emploi, des environnements plus sains, des infrastructures plus modernes, ça sauve la planète, ça fait tout en même temps! C’est vrai pour notre domaine, et c’est vrai pour les autres secteurs. On peut faire du développement économique et du développement environnemental», conclut-il.

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