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31 mars 2016

Portrait : Sylvie Barbeau, directrice de projets

L’efficacité énergétique, ce n’est pas que des chiffres. C’est aussi et surtout des gens qui s’engagent envers les résultats et qui prennent des responsabilités. Nous avons posé quelques questions à Sylvie Barbeau, qui a dirigé l’implantation de dizaines de projets au Québec depuis 10 ans. Portrait d’une passionnée qui mise sur la performance de son équipe autant que sur celle des bâtiments qu’elle améliore.

Sylvie, tu réalises des projets d’efficacité énergétique chez Ecosystem depuis 10 ans. Mais qu’as-tu fait avant?

En commençant l’université, je ne savais pas quel métier je voulais faire. J’ai d’abord fait un an de baccalauréat général à l’Université de Montréal. J’ai étudié l’histoire de l’art, la génétique, la criminologie… J’ai suivi plusieurs cours pour me rendre compte que le « par cœur » ne m’intéressait pas. J’aimais mieux me casser la tête! Alors, je me suis inscrite à Polytechnique Montréal en génie mécanique. Je savais que ça allait aussi m’ouvrir des portes. Quand j’ai obtenu mon diplôme de génie, j’ai eu un peu de difficulté à me trouver un emploi, entre autres, parce que j’avais fait un seul stage. Je suis partie travailler à Trois-Rivières, en assurance qualité, chez Marmen, qui fait de l’usinage et de la soudure de pièces de métal de grandes dimensions. Je travaillais sur des composantes de barrages hydro-électriques. Sur 350 employés, il y avait peut-être 10 filles. C’était une vraie « shop ». Et je devais aller dire à des travailleurs d’expérience ce qu’ils devaient faire et ne pas faire… Ça représentait tout une défi pour une finissante!

Je me suis ensuite trouvé un emploi en mécanique du bâtiment chez Nexacor, qui gère les bâtiments de Bell Canada. Au bout de deux ans, j’en avais un peu assez de gérer de la paperasse. C’était très bureaucratique. J’ai obtenu une entrevue chez Ecosystem et je leur ai dit que je voulais faire plus de technique, pour ma croissance personnelle et professionnelle. J’avais un petit bagage en mécanique du bâtiment, mais pour des mesures qui n’avaient rien à voir avec ce que fait Ecosystem. Mais octroyer des contrats, lire des plans, négocier, ça, je savais le faire!

On m’a donné la conception d’un projet d’efficacité énergétique à la Commission scolaire des Portages-de-l’Outaouais. C’était 29 écoles à améliorer. On a tout de suite vu que j’étais capable de gérer un projet avec très peu d’encadrement.

Très tôt chez Ecosystem, tu as assumé de hautes responsabilités liées à la construction, que ce soit au sein de l’organisation ou sur des projets spécifiques. Crois-tu qu’il est préférable d’avoir fait de la conception de projet pour devenir gestionnaire de construction?

C’est une idée qui a fait du chemin chez Ecosystem. On s’est progressivement rendu compte que pour gérer l’implantation d’un projet Ecosystem, il est préférable d’avoir déjà conçu des mesures d’efficacité énergétique, ne serait-ce que pour très bien comprendre leurs effets et leurs interactions avec le bâtiment. L’inverse est aussi vrai, c’est-à-dire que le concepteur aura avantage à se frotter à la construction s’il veut éviter de s’étourdir avec les calculs. Déterminer théoriquement la bonne capacité d’une pompe, c’est bien, mais il faut aussi tenir compte de l’espace qu’elle prend en réalité dans la chaufferie.

Aujourd’hui, tu diriges une équipe de projet au complet, de la conception jusqu’au suivi, et tu es également responsable de la santé et sécurité au travail. Mais tu as aussi pendant un certain temps été directrice de construction pour l’ensemble des projets. Quel genre de défi était-ce?

Quand j’ai pu me consacrer à temps plein à ce rôle, disons « horizontal » dans l’organisation, je me suis dit que les réunions devaient convenir à ma vision du travail, c’est-à-dire être basées sur l’interaction entre les personnes. J’ai observé que les gens ont beaucoup d’écoute pour ceux qui vivent les mêmes choses qu’eux et qui ont de l’expérience. On a du respect pour nos pairs. Un chargé de construction qui partage ses idées, ses questionnements, ça sera certainement plus enrichissant qu’une directrice qui se contente de dire : « Il faut faire ça de telles et telles façons! », « Utilisez tels et tels documents! », etc. Et puis, je tenais à rester assez proche des projets pour garder toute la crédibilité auprès de ceux à qui je faisais des recommandations. Bref, amener les gens à communiquer entre eux, c’était ma méthode.

Quel est l’enjeu qui mobilise le plus les chargés de construction chez Ecosystem? Les budgets? Les échéanciers? La supervision des sous-traitants? Les aspects techniques des travaux?

Avant moi, les réunions de construction étaient très centrées sur la négociation avec les sous-traitants. Les aspects techniques étaient souvent mis de côté. Selon moi, ce n’était pas une bonne chose. Il faut aborder les questions techniques, car d’une certaine façon la rentabilité est rattachée au technique, à la bonne performance des équipements. La satisfaction des clients est aussi extrêmement importante. La réussite de ce métier passe beaucoup par les relations humaines. Je suis quelqu’un qui est axé sur la performance, mais la performance, ça passe aussi par le respect du budget, de l’échéancier et du concept à implanter, ainsi que par la satisfaction du client.

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