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29 septembre 2016

Entrevue avec David Héon de CAE

En 2016, efficacité énergétique et production industrielle vont de pair. CAE l’a prouvé avec un projet de performance énergétique intégré, qui s’est révélé un excellent investissement pour son usine de simulateurs de vol. Les résultats sont parlants : prix du leadership du PEEIC, réduction de 30 % de la facture d’énergie, maintenance facilitée, augmentation du confort, etc. Or, pour expliquer un peu mieux l’intérêt et les avantages de ce projet intégré, quoi de mieux que de donner la parole à celui qui l’a piloté de l’intérieur ? David Héon est chef du service aux installations, santé, sécurité et environnement chez CAE. Il nous a fait l’honneur de répondre aux questions d’Olivier Matte, responsable de la sensibilisation et de la formation chez Ecosystem.

Olivier MatteDavid, tu as été à la tête d’un projet de modernisation énergétique implanté avec l’aide d’Ecosystem. Peux-tu nous le résumer en tes mots?

David Héon — Dans notre bâtiment de l’arrondissement de Saint-Laurent, nous avons installé des centrales thermiques, réduit le nombre d’unités de ventilation sur le toit, modernisé nos contrôles et ajouté des équipements de récupération de chaleur.

Toutes ces modifications ont permis d’atteindre des résultats très impressionnants. Dès la première année ayant suivi l’implantation du projet, nous avons réduit notre facture énergétique de 27 % et nous sommes en voie de dépasser les 30 % d’économies pour la deuxième année.

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OM Quels étaient les problèmes que tu avais à résoudre avant le projet ?

DH — Nous recevions des plaintes de la part d’employés concernant le confort. Les gens nous disaient : « il fait trop chaud, trop froid… » Évidemment, dans un bâtiment équipé de plus de 160 unités de toit, les combats thermiques étaient fréquents.

Comme nous avions une équipe restreinte, l’entretien devenait un défi. Il était difficile d’assurer un bon service pour remplacer, par exemple, un compresseur sur le toit ou des moteurs. Ces équipements étant très gros, il fallait toujours une grue, des manutentionnaires, des frigoristes, etc. pour effectuer les réparations. Notre temps de réponse était donc très long.

Aussi, notre parc d’équipement était vieillissant. 90 % des unités sur le toit avaient plus de 15 ans. Certaines avaient même 30, 35, 40 ans. Notre équipe a réussi à les maintenir en fonction très longtemps, mais trouver des pièces de remplacement devenait difficile. Nous appelions les fournisseurs qui nous répondaient : « Vous avez encore ces équipements-là ? ».

OMÀ quel moment as-tu réalisé qu’un projet d’efficacité énergétique te permettrait de résoudre tous ces problèmes ?

DH — Les défis d’entretien auxquels nous faisions face constamment nous ont finalement amenés à une conclusion : il fallait reconfigurer la totalité de nos installations de chauffage et de climatisation. Entreprendre un projet global mené selon une approche intégrée devenait donc une avenue intéressante. Ça demandait un investissement important, mais le projet était admissible à des subventions d’Hydro-Québec et de Gaz Métro. De plus, il génère tellement d’économies qu’il finit par se payer tout seul — dans ce cas-ci en moins de 7 ans. Donc lorsqu’on parle de création de valeur (c’était le critère principal chez CAE), on peut dire que le projet a été un investissement extrêmement intelligent.

OMAvec des économies garanties de surcroît…

DH — Absolument ! On faisait l’investissement, mais les subventions et les économies d’énergie et d’entretien étaient garanties par la firme d’efficacité énergétique. Quand j’ai montré l’étude de cas à la direction, c’était beaucoup plus facile de les rassurer, parce que le niveau de risque était moindre qu’avec un projet traditionnel. CAE avait fait des projets de manière plus traditionnelle par le passé, mais il n’y avait pas de différence sur nos factures d’énergie. Le processus rigoureux de mesurage et de vérification a aussi donné beaucoup de crédibilité au projet d’efficacité énergétique en démontrant que les économies sont tangibles.

OMAu sein de CAE, ce projet était-il en compétition avec d’autres ?

DH — Absolument. Chez CAE, l’optimisation de l’enveloppe liée au capital est très importante. Nous y investissons beaucoup chaque année. Lors d’une table ronde, nous comparons tous les projets entre eux, incluant ceux soumis à l’interne. Le projet d’efficacité énergétique a été retenu assez rapidement parce que son taux de rendement était très intéressant par rapport à d’autres investissements proposés. De plus, comme les économies étaient garanties, le niveau de risque était très bas.

OMQuelles étapes ont suivi l’acceptation de ce modèle de projet par CAE ?

DH — Dès que le capital a été octroyé, la première chose que j’ai faite, c’est de m’adjoindre une firme d’accompagnement : Systèmes Énergie TST. Celle-ci nous a aidés à lancer un appel de propositions établissant les paramètres principaux comme l’investissement maximum, le taux de rendement souhaité, etc. Les firmes pouvaient choisir les mesures qu’elles voulaient proposer.

OMLa valeur actualisée nette vous a-t-elle aussi permis de comparer des projets qui étaient vraiment différents ?

DH — Tout à fait. Comment faire pour comparer une firme qui va proposer de la géothermie, une autre un mur solaire et une autre un réseau d’eau-glycol ? En utilisant la valeur actualisée nette, on peut juger des projets impliquant des coûts et des retours sur investissement fort différents.

C’est le projet d’Ecosystem qui générait la plus haute valeur pour CAE. Et c’est pour cette raison-là qu’il a été sélectionné.

OMSi tu avais à résumer les leçons que tu as apprises de ce projet, quelles seraient-elles ?

DH — D’abord, il ne faut pas avoir peur de l’importance de l’investissement qu’implique un tel projet. Chez CAE, le fait que nous avions un grand défi et beaucoup de chemin à faire a pavé la voie à une opportunité géniale de vraiment revoir la configuration des systèmes mécaniques.

Ensuite, les éléments environnementaux deviennent de plus en plus importants. Les lois sur les réfrigérants et l’importance des coûts énergétiques commencent à nous donner beaucoup de possibilités de faire de l’amélioration énergétique.

Si vous allez de l’avant avec un projet d’envergure, c’est clair que je recommande de s’adjoindre les services des meilleurs de l’industrie, de choisir une firme fiable et reconnue pour être capable de livrer les résultats.

Je recommande aussi de faire appel à un accompagnateur en efficacité énergétique, qui peut nous guider tout au long du processus, s’assurer que les économies sont réellement atteintes et validées selon les protocoles internationaux reconnus par l’industrie. C’est ce que nous avons fait dans le cadre de ce projet. Cinq ans plus tard, je pense que nos connaissances des projets à rendement garanti sont meilleures. Nous sommes d’ailleurs très fiers de cette progression.


Voir une présentation conjointe de CAE et Ecosystem à propos du projet.

Voir un article sur le Prix du leadership du Programme d’économie d’énergie dans l’industrie canadienne (PEEIC) remporté par CAE.

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