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09 juin 2016

Une aventure pour les uns, un vrai défi pour les autres

Le Grand Défi Pierre Lavoie (GDPL), c’est un peu comme un exercice de routine pour André Rochette, président d’Ecosystem. « Ce n’est pas le défi sportif qui est intéressant, c’est l’aventure », dit-il du haut de ses jambes de cycliste chevronné. L’aventure, André la résume ainsi : être 5 dans un VR pendant 4 jours, l’énergie et les encouragements du monde tout au long du parcours, l’accueil des gens à chaque étape de ce défi de 1000 km… « On est vu comme des héros ». Tous les cyclistes qui font le GDPL sont effectivement des héros. Mais à nos yeux, deux d’entre eux le seront plus que les autres.

Remise en forme et émotions

André Rochette a voulu faire vivre à deux employés d’Ecosystem cette aventure humaine et physique. Un concours a été organisé : les employés désirant se lancer dans le défi n’avaient qu’à soumettre une lettre de candidature expliquant leur motivation. Seule exigence : avoir besoin de se remettre en forme. « Et je voulais sentir de l’émotion dans les lettres », précise André. C’est Valérie Bernier-Lachapelle, graphiste, et André-Benoit Allard, directeur de projets, qui se sont montrés les plus convaincants.

« Il y a eu une très belle lettre, pleine d’émotions, de la part d’un ingénieur », se souvient André. « Mais il est tellement en forme qu’il ferait les 1000 km en tricycle », ajoute-t-il. « Et y a ceux qui m’ont envoyé un courriel en écrivant “I’m in”… Désolé, mais “you’re out”, raconte-t-il. C’est vrai que dans ce dernier cas, pour l’émotion, on repassera.

Andre_RochetteAndre-BenoitValerie

André, le promeneur

Quand André parle du GDPL, on sent qu’il ne prend pas le mot « défi » au pied de la lettre. “C’est une belle façon de visiter le Québec”, lance-t-il tout sourire. Une petite promenade de 1000 km… Y a rien là !

Le plus dur pour lui, c’est quand il pleut. “T’es mouillé et ça pue dans le VR”, explique-t-il. Le manque de sommeil — car oui, les cyclistes se relaient la nuit — peut aussi être un défi pour certains, surtout conjugué à un exercice physique aussi intense. “C’est pas toujours facile de dormir dans un VR en mouvement”, relate-t-il tout en admettant qu’il ne connait pas vraiment ce problème.

Ce dont André se réjouit, c’est la première journée, avec les discours qui galvanisent, la fébrilité du départ, le grand rassemblement. “L’arrivée de La Boucle et l’arrivée du Défi sont de beaux moments. Manger et se laver aussi”, dit-il en riant, précisant d’emblée que la mobilisation des bénévoles, des municipalités, des écoles qui accueillent les cyclistes à chaque étape est exceptionnelle.

Mais la plus grande motivation d’André cette année, c’est d’accompagner Valérie et André-Benoit, de leur faire vivre quelque chose. “André-Benoit, ça va aller, dit-il. Mais Val, je l’ai vu souffrir lors d’entraînements. Ça va être un vrai défi pour elle, mais il y aura toujours quelqu’un sur la route pour l’aider. Et je suis convaincu qu’elle va être très fière d’elle à la fin.”

André-Benoit, le pragmatique

“J’ai déjà fait beaucoup de moto. Alors je suis assez à l’aise sur deux roues”, lance André-Benoit. Il avait déjà fait un peu de vélo de montagne “pour le fun”, mais jamais de vélo de route. Il s’est équipé et s’est beaucoup entraîné.

“Je ne regrette pas de m’être inscrit, mais peut-être que ma blonde, oui”, dit-il en riant et en expliquant que c’est un entraînement qui prend beaucoup de temps. Avec le travail, les rénovations de la maison et deux jeunes enfants, ça fait des bonnes semaines.

Stressé par les 1000 km qui approchent ? Pas du tout. Les choses sont claires dans l’esprit d’André-Benoit : “Les étapes de nuit, je suis pas intéressé, c’est pour les « crinqués », ce sera jamais moi ! Et chacun va faire 200 km par jour, c’est 8 ou 9 h de vélo, ça. Ça laisse du temps en masse pour faire autre chose.” Vu de même…

André-Benoit a quand même une petite inquiétude : ne pas parvenir à suivre la cadence du groupe. “Mais bon, le but de ce défi, c’est quand même de sacrer un peu !”, conclut-il.

Côté remise en forme, ça marche pour André-Benoit, qui a déjà perdu du poids et qui compte bien garder le vélo dans ses activités sportives régulières… mais pas au détriment du temps passé avec ses enfants et sa blonde.

Valérie, la willing angoissée

“Ce n’est pas une journée en vélo, c’est quatre !” Valérie est stressée par le GDPL. C’est assumé et très clair dans ses propos. “Je n’ai pas de regret de m’être inscrite, mais j’ai des moments de doute, de peur, de panique, d’angoisse. C’est quatre jours au-delà de mes limites physiques et mentales. Ça va être difficile. Mais ce n’est pas parce que c’est difficile que c’est impossible.”

Valérie a commencé à faire du vélo de route l’été dernier, pour intégrer le sport dans sa vie. “J’aimais ça, ça va vite, ça me procurait un sentiment de liberté, de puissance. Et ça me permettait d’évacuer ben des affaires”, explique-t-elle. “Mais je faisais 20 km et je trouvais ça gros.”

Quand André a lancé le défi aux employés d’Ecosystem de participer au parcours de 1000 km, ça l’a travaillé. “Je suis quelqu’un de willing, je suis game. Moi, je suis tout ou rien. Le GDPL, c’est l’occasion d’une vie, ça se représentera pas !” Elle a écrit sa lettre, raconté sa réalité de maman d’un beau petit gars à la santé fragile. Tout cadrait avec la cause défendue par Pierre Lavoie. Et la voilà sur la ligne de départ. “Mon gars est encore petit, il ne comprend pas tout ça. Mais plus tard, il verra qu’il m’inspire et me pousse à me dépasser”, dit-elle.

Valérie se réjouit du départ, de l’effervescence et du happening. Et elle a aussi très hâte d’être au fil d’arrivée pour les “colleux” de félicitations, le sentiment d’accomplissement, la fierté… et les rires. “Et j’aimerais que mon fils soit là.”

Mais entre les deux, il y a beaucoup de coups de pédales à donner. “J’ai peur de tomber, de me blesser, de pas être capable, d’être confrontée”, admet-elle. Le pire : ne pas réussir à suivre le groupe et se faire ramasser par le bus de queue de peloton. “Je n’ai pas fait tout ça pour lâcher en route”, affirme-t-elle. “La fatigue m’inquiète un peu aussi, j’ai peur d’être émotive. Et il y a un côté psychologique difficile, je vais être toute seule avec moi-même.”

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L’après-défi

Le GDPL se terminera au Stade olympique de Montréal, le dimanche 19 juin, à 13 h 30. Le même jour, à 20 h, Valérie sera dans un avion, direction le soleil et la plage, pour une semaine. André-Benoit, lui, rentrera à Québec, travaillera un peu, mais sera en mode préparation de vacances. André profitera quant à lui du souper de la fête des Pères avant de retourner au bureau le lundi suivant.

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